Psychologie clinique : CM n°6

Le courant interactionniste

Introduction :
A partir des années 1960 aux Etats-Unis, un certain nombre de recherches s’intéressent aux interactions précoces entre bébé et parents. La manière de considérer le bébé évolue ainsi pour lui accorder plus de capacités d’interaction avec le monde extérieur.

Parmi les pédiatres, Brazelton a travaillé sur les capacités sensorielles du nourrisson. Il a mis au point une échelle de comportement du nouveau-né, maintenant standardisée. Klaus et Kennel ont aussi travaillé sur le développement de l’enfant. Parmi les français, Léon Kreisler a mis l’accent sur les troubles fonctionnels et psychopathologiques du nourrisson (mise en évidence de manifestations somatiques pour des troubles psychiques par exemple).
Les psychiatres s’intéressent aussi à ce domaine et utilisent la vidéo pour l’observation des bébés. Daniel Stern essaie de mettre en évidence des phénomènes observables, d’établir des lois générales, mais sans interprétation psychanalytique.

Le patrimoine du nouveau-né :
Dès la naissance, beaucoup de choses sont en place (patrimoine génétique et vie intra-utérine) et déterminent la faculté du bébé à faire face à la force des pulsions, aux frustrations ainsi qu’à répondre aux stimuli et s’adapter à la réalité. De plus, le bébé est aussi l’héritier de toute l’histoire fantasmatique des parents.

Le patrimoine génétique détermine plutôt un champ de possibilités qui évoluent avec les interactions avec l’environnement (favorisées ou réfrénées). La relation parent / nourrisson est à double sens : le nourrisson est actif dès les premières interactions et peut aussi influencer les comportements de son entourage. Les interactions mère / bébé s’organisent de façon cyclique avec alternance de moments où l’enfant est dirigé vers la mère et d’autre où il se coupe de ce contact pour contrôler les stimulations qu’il reçoit. En général, la mère s’adapte en modulant son activité avec le bébé, de façon inconsciente.

Mais le bébé a aussi une vie intra-utérine, aussi bien du point de vue physiologique (dépendance et éventuelle infections) et de l’état émotionnel de la mère.

La question du désir d’enfant, de grossesse (qui avait été réactivé à l’œdipe) rentre aussi en compte dans le développement de l’enfant avec toute l’activité fantasmatique des parents (désirs contradictoires culpabilisants par exemple) qui porte sur un « bébé imaginaire » et est liée à l’histoire des parents.

Les compétences :
Les capacités sensorielles et interactives du nouveau-né sont appelées compétences et sont très variées. Les sens du bébé sont très développés dès la naissance. De plus, celui-ci a une capacité importante d’attention et d’intérêt pour les formes nouvelles, en particulier les formes complexes comme le visage humain, ainsi qu’aux voix (celle de la mère notamment). Un phénomène d’habituation a aussi été mis en évidence : un bébé peut se désintéresser d’une stimulation, notamment désagréable, et s’y soustraire (s’endormir).

Différents états sont caractérisés en fonction du niveau de vigilance du bébé, allant du sommeil profond à l’excitation maximale, en passant par un éveil calme et attentif qu’on retrouve souvent après les repas et pendant lequel les performances sont les plus élevées (Brazelton).

On constate de nombreuse différences individuelles dans les compétences notamment dans le seuil de tolérance des bébés et leur « consolabilité ». Ces différences individuelles jouent un rôle important sur l’environnement. Les bébés sont classés en 5 groupes en fonction de leur activité (de calme à actif) avec les extrêmes d’hypo et d’hyperactivité. Des différences individuelles existent aussi au niveau sensoriel (seuil sensoriel plus ou moins élevé).

 

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